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[Au Sia] Coop de France Des négociations commerciales « extrêmement difficiles » avec la distribution

Les négociations entre fournisseurs et grande distribution ont encore été « extrêmement difficiles » et se sont focalisées sur les baisses de prix, a indiqué lundi Coop de France, l'organisation professionnelle de la coopération agricole, à la veille de la fin des négociations annuelles.

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« Dans un contexte de guerre des prix entre les enseignes, l'ambiance et les comportements n'ont pas changé, les négociations portent uniquement sur la question des prix et pas sur la mise en avant des produits », a expliqué Dominique Chargé président de Coop de France Agro-alimentaire, lors du Salon de l'agriculture.

« Les négociations ont été extrêmement difficiles une fois de plus », a-t-il indiqué déplorant « les demandes de déflations systématiques, les demandes de compensation de pertes de marge, de nouvelles contraintes logistiques et le refus de toute répercussion des hausses de cours des produits agricoles bruts ».

Alors que le cours du saumon a augmenté de 60 % en 2016, « les distributeurs refusent de prendre en compte cette réalité », dans leurs tarifs ce qui fait craindre pour les industries de ce secteur « une casse économique et sociale qui sera la conséquence des ventes à pertes faites depuis un an », a expliqué Dominique Chargé.

Pour la filière laitière dont les cours se sont redressés fin 2016 (+ 55 % pour le cours du beurre sur un an en janvier 2017) « les acceptations de hausse de tarifs restent marginales », avec « des demandes moyennes de déflation de 2 à 4 % sur ensemble des filières », alors que les professionnels ont besoin de hausse « de 5 % à 10 % », ont constaté les coopératives.

Alors que le prix du porc a pris 22 % en un an, la filière charcuterie-traiteur « est dans le meilleur des cas dans une neutralisation des tarifs », assure Dominique Chargé. Pour la viande rouge et les volailles, la demande de baisse est de 2 %, car les enseignes refusent de « prendre en compte les gains de productivité dans une filière qui a besoin d'investir », ajoute-t-il.

Exaspération de la FNPL

L'amélioration des relations commerciales entre distributeurs et industriels « passera par une évolution de la loi, mais la loi ne réglera jamais tout », a pour sa part rappelé Pascal Viné, délégué général de Coop de France qui estime que la solution passera par « l'organisation des producteurs et la prise en main de leur avenir par eux-mêmes ».

Les producteurs de lait de la FNPL ont aussi, de leur côté, fait part de leur exaspération devant ces négociations difficiles entre industriels et distribution. « Ceux qui payent l'addition ce sont les éleveurs », a déclaré le président de la FNPL et de l'interprofession laitière, Thierry Roquefeuil.

La loi Sapin 2, qui prévoit de faire figurer le prix du lait payé au producteur dans les conditions générales de vente (CGV) fournisseurs/industriels, « va dans le bon sens car elle met en avant les prix aux producteurs », a dit Thierry Roquefeuil, mais « il faut commencer par l'appliquer ».

Le distributeur Système U a déjà demandé que ce prix figure dans les contrats mais les industriels ont refusé d'appliquer cette disposition pour les tarifs qui s'appliqueront cette année, a ajouté le président de la FNPL.

Les industriels estiment qu'ils n'ont pas à appliquer cette année ces dispositions car elle a été promulguée début décembre et les CGV pour les négociations ont été envoyées en novembre.

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